Peux-tu nous présenter ton parcours ?
J’ai intégré l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Metz en prépa-intégrée. Durant mes 5 années d’études, j’ai eu l’occasion d’effectuer 3 stages ingénieurs qui m’ont permis de découvrir différents secteurs d’activité mais également différents métiers. C’est au cours de mon stage de 4ème année en fonderie que j’ai découvert la R&D et principalement la métallurgie. Dès lors, j’ai su que je poursuivrais dans cette voie. C’est pourquoi j’ai fait le choix de suivre un double diplôme en 5ème année, option Matériaux Mécanique Structures et Procédés. J’ai ensuite démarré une thèse CIFRE réalisée au sein d’Irepa Laser et en partenariat avec le laboratoire LEM3 Université de Lorraine. Le sujet portait sur le développement de matériaux à gradients de fonction mis en œuvre par un procédé de fabrication additive. A l’issue de mon doctorat, j’ai été recrutée chez Naval Group en tant que chargée d’études technologiques pour étudier la faisabilité des technologies de fabrication additive par dépôt de matière pour les applications navales.
Pourquoi as-tu choisi de faire une thèse au LEM3 ?
Le choix de la thèse est arrivé très tard (une semaine avant l’obtention de mon diplôme !). L’opportunité s’est présentée au bon moment et après quelques recherches sur le sujet, l’entreprise et le laboratoire, je me suis rapidement rendu à l’évidence : c’était un sujet extrêmement intéressant, novateur, qui plus est porteur dans l’avenir (donc synonyme d’emploi pérenne). De plus, en sortie d’école, j’avais toujours une grande soif d’apprentissage. La thèse était donc un bon moyen de rentrer progressivement dans la vie active tout en continuant d’étudier de façon très approfondie.
J’ai réalisé mon stage de fin d’étude au LEM3 sur un sujet métallurgique pour le compte d’un industriel du pétrole, du gaz et de la pétrochimie. Ces 6 mois au sein du LEM3 m’ont permis de côtoyer l’univers de la recherche, de connaitre les équipes et les équipements du LEM3, et de rencontrer mes futurs directeurs de recherche. Ce sont eux qui m’ont présenté leur projet de monter une thèse avec Irepa Laser sur la thématique de la fabrication additive. Après quelques investigations, je leur ai fait part de mon intérêt pour le sujet. Avec le recul, le fait de connaitre l’environnement du LEM3 m’a certainement rassuré.
Quel poste occupes-tu aujourd’hui et en quoi ta thèse au LEM3 a-t-elle été utile ?
J’ai rejoint Ariane Group en tant qu’ingénieur matériaux et procédés il y a 3 ans. Rapidement, j’ai eu l’opportunité d’avoir la responsabilité de la feuille de route DED ; au sein d’une équipe franco-allemande, je m’assure de la cohérence des activités sur cette thématique et propose des sujets d’envergures répondant aux problématiques de l’entreprise. Plus récemment, je me suis vu confié la charge d’un projet de grosse envergure alliant pilotage d’activités et développement de solutions techniques pour répondre à la problématique du projet.
La thèse apprend à gérer un projet de A à Z : prendre en main son sujet, le construire brique après brique pour pouvoir répondre à la problématique, gérer les nombreux aléas, interagir avec les différents services de l’entreprise pour prendre en compte les besoins, échanger avec des fournisseurs, etc. La thèse permet également de développer sa culture technique et scientifique et ainsi devenir le spécialiste dans un domaine précis tout en étant capable de raisonner sur un périmètre plus large que son domaine de compétence. Enfin, la thèse apprend une rigueur et une organisation de travail fort utile pour être productif en entreprise.
Un conseil aux futurs doctorants du LEM3 ?
La thèse est une expérience extrêmement enrichissante sur les plans professionnel et personnel, et qui vous permettra de vous construire en tant qu’ingénieur. C’est également un bon exercice de résilience, un peu comme un marathon. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises raisons de faire une thèse ; vous seul pouvez décider de vous lancer dans cette expérience unique.
Pour l’anecdote, la raison principale pour laquelle je ne souhaitais pas m’engager sur la thèse était la soutenance : 45 min de présentation suivies d’une durée variable de questions venant du jury. Vous l’aurez compris, un exercice redouté lorsqu’on n’est pas fan des présentations orales devant un public ! Et pourtant, cette soutenance a été le meilleur moment !